La Scientologie, ou « Église de Scientologie », est une organisation dont les principes furent développés aux États-Unis en 1952 par L. Ron. Hubbard. La première église de Scientologie fut établie au New Jersey en décembre 1953. La Scientologie promeut une méthode appelée « dianétique » par son fondateur et propose plus largement un ensemble de croyances et de pratiques relatives à la nature de l'homme et de sa place dans l'univers. Son statut juridique et l'appréciation de sa qualité de religion suscitent de nombreuses polémiques. Des États l'ont officiellement reconnue comme telle, alors que dans d'autres pays elle est considérée comme une secte ou encore comme une simple organisation commerciale. Ses pratiques, au travers notamment de ses différentes organisations satellites, ont également fait l'objet de controverses et de procédures judiciaires.
Lafayette Ronald Hubbard (13 mars 1911, 24 janvier 1986), mieux connu sous le nom de Ron Hubbard1, était un auteur de science-fiction et fantasy américain .
Le premier article de Ron Hubbard sur la dianétique parut en mai 1950 dans le magazine Astounding Science-Fiction dont il était un auteur habituel2. L'article avait été annoncé depuis plusieurs mois par le rédacteur en chef John W. Campbell qui le présentait comme un travail scientifique important 3.
En parallèle paraissait, le 8 mai 1950, le livre Dianétique : la science moderne de la santé mentale. Ron Hubbard y déclare avoir identifié la source des maladies psychosomatiques, après plusieurs années de recherches personnelles. Pour lui, la dianétique correspond à une approche scientifique et rationnelle de la psychologie.
La méthode de dianétique connut un succès rapide. Dès juillet, le livre était un best-seller et des « clubs de dianétique » se créèrent un peu partout aux États-Unis pour expérimenter la méthode d'audition décrite par Hubbard4. À ce moment, l'association psychiatrique américaine exigea que la dianétique soit soumise à une enquête scientifique4.
En 1952, Hubbard élargit la dianétique en une philosophie laïque qu'il appela « scientologie » et la déclara comme une religion en décembre 1953, date à laquelle la première église de scientologie fut fondée à Camden au New Jersey.
À la fin des années 1950, l'Église de scientologie s'implante progressivement dans d'autres pays : en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud puis en France, à Paris, en 19595.
En 1958, le fisc américain remit en cause le statut religieux de la scientologie.
Hubbard s'établit à cette époque en Grande-Bretagne et, en 1959, acheta le manoir géorgien de Saint Hill, situé près de la ville d' East Grinstead au Sussex, qui devint alors le siège mondial de la scientologie.
La scientologie devint le sujet de controverses dans le monde anglophone vers le milieu des années 1960. Dans l'État de Victoria en Australie, après la constitution d'un rapport sur les activités du mouvement, une loi sur les pratiques psychologiques mène à l'interdiction de la scientologie dans cet État en 1965. Deux autres États australiens feront de même, mais ces lois furent déclarées inconstitutionnelles en 19695.
À la même époque, la Grande-Bretagne tenta d'interdire l'accès du pays aux scientologues étrangers et donc l'accès au centre de formation du siège international après un rapport de la Chambre des communes britannique critiquant les méthodes psychothérapeutiques de la scientologie et la considérant comme nuisible à la société et à la santé des individus6.
La Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud et la province de l'Ontario au Canada menèrent également des enquêtes publiques sur les activités de la scientologie.
À partir de 1966, Hubbard commença à se désengager de la direction du mouvement. Il démissionna en 1967 du poste de directeur exécutif, et fonda la « Sea Organisation » ou « Sea Org », qui devint le groupe de gestion internationale de la Scientologie. L'office du gardien fut fondé en 1966.
La Sea Org fut jusqu'en 1975 une organisation maritime dirigée par Hubbard ; à cette date elle s'installa à Clearwater en Floride, qui devint le nouveau siège mondial de l'Église de scientologie.
En 1977 éclata aux États-Unis l'« affaire Snow White », révélant une opération montée par l'Église pour purger les dossiers défavorables sur la scientologie et son fondateur L. Ron Hubbard. Ce projet incluait une série d'infiltrations et de vols de 136 organismes gouvernementaux, ambassades et consulats, ainsi que d'organismes privés critiques à l'égard de la Scientologie, réalisée par des membres de l'Église dans plus de trente pays.
À cette occasion, le FBI découvrit des dossiers que l'Église constituait sur ses ennemis potentiels,7, afin de les mettre hors d'état de lui nuire5.
Onze cadres haut placés de l'Église furent inculpés. Ils plaidèrent coupables ou furent reconnus comme tels par la Cour fédérale pour les délits d'obstruction à la justice, de cambriolage de bureaux du gouvernement, et de vol de documents et biens de l'État, et furent condamnés à des peines de quatre à cinq ans de prison, et à des amendes de 10 000 dollars5 8.
En 1978, trois dirigeants du siège français, ainsi qu'Hubbard, furent convaincus d'escroquerie par le tribunal de Paris9, lors d'un procès qualifié de « procès du siècle » par l'Église10.
Suite à l'affaire Snowhite, l'Office du gardien fut supprimé, et les scientologues impliqués dans l'affaire furent démis de leurs responsabilités dans l'organisation5. Le mouvement entreprit alors une restructuration : en 1981 est créée l'Église scientologue internationale, qui est l'organe de direction, et en 1982 le Centre de technologie religieuse, sa structure religieuse, à qui Hubbard céda ses droits sur les marques scientologues.
Dans les années 1980, après la tragédie de Guyana et les plaintes des associations de familles concernant l'Église de l'Unification, les États-Unis puis les États européens s'inquiétèrent des dangers des « nouveaux mouvements religieux » 11.
De nouveaux rapports étudiant les risques sectaires de divers mouvements furent alors produits, comme le rapport Vivien en France, qui pointait des pressions morales endettant les adeptes de la scientologie.
En 1993, la situation changea aux États-Unis où l'Église de Scientologie fut reconnue comme religion par les services fiscaux 12.
Cependant, en France, le rapport parlementaire de 199513 qui dressait une liste indicative des sectes très controversée14 y désignait la scientologie comme une secte. Un rapport de 1999 de la MILS la classait comme secte « absolue » et recommandait sa dissolution15.
Un rapport de la Chambre des représentants belge (proposition de loi de deux parlementaires) n° 313/7-95/96 en date du 28 avril 1997 la classe comme faisant partie des mouvements sectaires nuisibles.
En République fédérale d'Allemagne également, une commission d'enquête parlementaire fédérale sur les « sectes et psychogroupes » la considère comme un « mouvement politique extrémiste » dont la forme de pensée totalitaire est explicitement rapprochée de la pensée nazie11.
Les États-Unis réagirent en 1999 en publiant un « rapport sur la liberté religieuse dans le monde » très critique envers ces politiques nationales.
Un rapport du parlement européen notait en 1997 que le reproche le plus répété envers la Scientologie est de tenter de noyauter les organes de l'État, mais qu'il n'avait pu être réellement prouvé. Il concluait que dans la plupart des pays d'Europe, les modifications de l'arsenal juridique n'étaient pas nécessaires. C'est le point de vue qui fut adopté par la plupart des pays, qui choisirent de ne pas créer de législation spécifique, mais de ne traiter le phénomène sectaire qu'au travers de l'atteinte à l'ordre public16.
Dans ses écritures, la Scientologie se donne comme but : « Une civilisation sans folie, sans criminel et sans guerre, dans laquelle les gens capables puissent prospérer et les gens honnêtes puissent avoir des droits, et dans laquelle l'homme soit libre d'atteindre des sommets plus élevés. »17. La Scientologie se considère comme une « philosophie religieuse appliquée ». En d'autres termes elle se présente comme une religion, tout en offrant des « solutions pour les problèmes » de ses adeptes. La Scientologie, qui se définit elle-même comme une religion traditionnelle, se fonde sur la croyance selon laquelle l'homme a été créé pour travailler à son propre salut spirituel, et que ce n'est que dans cette optique qu'il peut comprendre pleinement sa relation avec Dieu18. La Scientologie affirme aussi que l'homme est fondamentalement bon mais qu'à cause de son mental réactif, source d'irrationalité19, il peut être conduit à agir de manière mauvaise. Ainsi, son « salut spirituel » dépendrait de sa relation avec lui-même, avec ses semblables et du fait d'arriver à une « fraternité avec l'univers »20. La Scientologie affirme donner à l'individu le moyen de résoudre par lui-même ses problèmes, mettre de l'« ordre dans sa propre vie » et également lui permettre d'aider efficacement les autres. Le résultat obtenu se manifesterait par des progrès concrets visant à débarrasser la société de ce que la Scientologie estime être ses fléaux (les drogues, l'illettrisme, le crime, la violence et l'intolérance). Les Églises de Scientologie constitueraient alors, selon elles-mêmes, des points centraux, dont émaneraient programmes et activités21.
La scientologie considère que la motivation fondamentale de la vie est la survie, elle-même étant située sur une échelle graduée allant de la mort à l'immortalité potentielle. Cette motivation est appelée la dynamique. Cette dynamique ou impulsion fondamentale se sépare en 8 dynamiques (symbolisées par la croix à 8 branches de la scientologie). L'homme aurait une impulsion à survivre sur chacune d'entre elles.
Toutes ces dynamiques sont des divisions arbitraires de la dynamique fondamentale qui les englobe toutes.22.
Selon les critères de la Scientologie, la vie des scientologues est censée s'améliorer graduellement. De même, les scientologues affirment « progresser spirituellement » petit à petit. Ron Hubbard affirmait avoir développé une voie précise d'étude religieuse, consistant en une série d'étapes progressives et payantes, effectuées dans une séquence précise qui aiderait l'individu à atteindre un état d'« existence très élevée ». Cette « ascension » en scientologie permettrait à l'individu de comprendre de mieux en mieux ce que la Scientologie estime être « la nature spirituelle de l'homme » et sa relation avec ce que ce mouvement pense être « l'Être suprême » (à définir). Les adeptes sont censés « améliorer leur vie » grâce à la Scientologie. Ils seraient plus heureux et auraient des relations et une vie de famille plus « positives », et ils réussiraient mieux dans leur travail. Et à leur tour, grâce au prosélytisme scientologiste, ils apporteraient leur contribution à la société en « améliorant les conditions de vie ».
L'étude des ouvrages de Ron Hubbard fait partie de la vie des scientologues, qu'ils participent à des services religieux dans une église de scientologie ou qu'ils poursuivent leur étude des « Écritures » de la scientologie à domicile. (la collection complète des livres de R. Hubbard coûte 3175E 23) Ils les étudient dans toutes les Églises de scientologie, sous la surveillance de superviseurs de cours, et sont encouragés à continuer leur étude de la religion à domicile, en suivant des cours par correspondance par exemple.
L'audition constitue, aux yeux des scientologues, une « technologie spirituelle » dont l'application permet d'« améliorer sa propre condition et son existence, ainsi que celles des gens de son entourage ». Selon les scientologues, l'audition constitue la pratique essentielle de la scientologie. Elle peut être dispensée à des groupes de personnes lors d'un office dominical ou lors d'autres rassemblements religieux, ou à une seule personne lors de séances dirigées par un ministre de scientologie, l'« auditeur ». Quand l'audition est donnée individuellement, l'auditeur, par des questions répétées, aiderait la personne auditée à examiner un moment particulier de son existence. Celle-ci deviendrait plus heureuse, plus confiante, plus consciente, plus maîtresse de sa vie. L'auditeur utilise un « électropsychomètre » ou électromètre qui est supposé pouvoir mesurer l'état ou les changements d'état spirituel de la personne. L'électromètre permettrait également à l'auditeur d'aider la personne à localiser des domaines de détresse ou d'angoisse. Lorsque ces moments sont localisés et examinés par la personne auditée, ceux-ci cesseraient d'avoir une influence indue sur leur vie présente et la personne y gagnerait soulagement et autodéterminisme. L'audition est aussi dispensée à des groupes lors d'offices du Dimanche et lors d'autres rassemblements, selon le même principe : l'auditeur dirige les activités de toute l'assistance. L'église de scientologie affirme augmenter considérablement le niveau de communication, de conscience et d'aptitude de tous les membres de l'assistance. L'audition de groupe permettrait aux participants de bénéficier gratuitement et régulièrement des avantages de l'audition. En fait, l'audition de groupe est gratuite lors des offices du dimanche, et peut être payante en dehors de ce cadre.
Arnaud Palisson dans sa thèse de l'université de Cergy-Pontoise en droit pénal24 a tenté de démontrer que le caractère extrême de certains exercices place la scientologie à la limite de la légalité (exercice illégal de la médecine, droit de l'enfance, code du travail, etc.). Pour le psychiatre Louis Jolyon West, cette technique est surtout une forme d'hypnose apte à faire entrer le sujet en transe 25. Certains détracteurs soutiennent que l'Église de Scientologie, contrairement aux psychothérapies, à la médecine ou à la confession catholique n'a pas de règles déontologiques lui interdisant d'exploiter les secrets que ses adeptes ont confiés lors d'auditions ou en remplissant des questionnaires26. L'organisation dément ces accusations et affirme considérer les communications entre un ministre de l'église et un paroissien comme sacro-saintes, ceci étant stipulé par le « Code de l'auditeur » qui régit toute séance d'audition27.
À l'inverse, les universitaires spécialistes des religions ayant étudié la scientologie, comme Bryan Wilson et Régis Dericquebourg, décrivent l'audition comme une forme de conseil pastoral permettant une plus grande compréhension de sa spiritualité et de sa relation avec l'être suprême. Ils y voient une sorte de « méthodisme » spirituel.28
Dans la dianétique et la scientologie, l'état Clair correspond à une condition dans laquelle une personne n'est plus soumise à des influences non souhaitées provenant de souvenirs passés, ni à des émotions et épisodes traumatiques passés. Une personne Claire est donc « débarrassée de ces influences néfastes ».
Le fondateur, L. Ron Hubbard, définit le stade de « Clair » comme celui d'une personne qui n'aurait plus son propre « mental réactif »29 et qui ne souffrirait donc plus des effets que ce mental réactif peut causer. Ce stade de Clair serait atteint aux moyens de l'« audition » en dianétique et scientologie.
Un Clair serait rationnel dans ce sens qu'il formerait les meilleures solutions possibles à partir des données qu'il détient et de par son propre point de vue. Le Clair n'aurait donc plus d'« engrammes ».30 Ceux-ci, lorsqu'ils sont « restimulés »31, feraient dévier la justesse des raisonnements en y faisant entrer des données fausses et cachées. Le Los Angeles Times rapporte32 que L. Ron. Hubbard a écrit qu'il y a 75 millions d'années notre univers fut organisé en une Confédération galactique de 76 planètes, dirigée par le tout-puissant seigneur galactique Xenu. Xenu aurait fait expédier sur Terre par fusées - ressemblant à des DC-8 - les 13,5 trillions d'habitants, les aurait mis dans des volcans, aurait fait exploser d'énormes bombes H et aurait ensuite soudé ensemble ces âmes désincarnées, qu'il appelle des « thétans de corps ». Les humains ne seraient donc pas seuls dans leur corps mais seraient composés d'eux-mêmes et de milliers de ces âmes parasites. Par ailleurs, il faut environ 200 000 euros pour apprendre à se débarrasser de ces « thétans de corps» 33. D'après un opposant s'appuyant sur un témoignage34, l'histoire sur l'origine de l'humanité aurait été conçue à une époque à laquelle Hubbard aurait consommé beaucoup de drogue.
L'histoire de Xenu ferait partie des doctrines secrètes qui seraient enseignées seulement aux membres avancés de l'Eglise. Cette dernière n'évoque pas ouvertement ce mythe et va parfois jusqu'à nier son existence dans la pensée scientologue. Naturellement, les personnes qui croient à cette cosmogonie sans être des adeptes de la scientologie sont très rares. Il convient ici de rappeler qu'avant de fonder la Scientologie, Hubbard était un écrivain de science-fiction. L'auteur américain de science-fiction et patron de presse Lloyd Eshbach, raconte que Hubbard lui aurait dit : « J'aimerais créer une religion. C'est là où se trouve l'argent »35. L'Église de Scientologie réfute cette affirmation et soutient sur son site qu'« une fausse attribution fut reconnue par des tribunaux de justice en Allemagne »36.
Tous les dimanches, l'aumônier conduit des services du culte ouverts à « tous les individus qui partagent l'espoir que l'homme vivra mieux et sera plus heureux dans le futur ». L'aumônier célèbre aussi des mariages, des baptêmes et des funérailles pour ses adeptes et les membres de leur famille37.
Dans les pays appliquant une séparation des églises et de l'état, dans les états laïques (comme la France, ou la Belgique), ou dans les pays ayant une religion officielle, ces cérémonies n'ont pas de valeur légale.
De nombreuses fêtes scientologiques (en) ponctuent l'année civile, parmi lesquelles :
Née dans le monde anglophone, la scientologie a aujourd'hui une envergure mondiale. En 2008, elle essaye de s'étendre dans toute l'Afrique (l'Afrique du Sud notamment, où l'Église de scientologie est reconnue comme association d'utilité publique depuis le 3 décembre 200738).
Le statut juridique de la Scientologie diffère selon les pays où elle est installée : elle se présente selon les États comme une organisation commerciale, une religion, un centre culturel de dianétique ou bien une simple technique de développement personnel.
Frédéric Lenoir soulignait en 1998 la différence de statut entre certains pays d'Europe dont la France, où l'organisation était listée comme « secte absolue », et celle en Amérique du Nord, où l'Église de Scientologie a été reconnue comme religion par les services fiscaux des États-Unis en 199339,40, et où s'affichent parmi ses membres des personnalités telles que les acteurs John Travolta et Tom Cruise, les actrices Juliette Lewis et Catherine Bell41, sans oublier Katie Holmes42 ainsi que les musiciens Isaac Hayes, Chick Corea et Beck43,44... Ces Very Important People bénéficient d'un traitement à part au sein de l'organisation qui a créé pour eux des Celebrity centers.
En septembre 2004, Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget, avait reçu à Bercy de façon très médiatisée l'acteur Tom Cruise, scientologue avéré45. Durant des interviews pour l'émission "90 minutes" diffusée le 31 mai 2005 sur la chaine française canal+, Claude Guéant déclare que la scientologie n'est pas un danger pour les personnes et Nicolas Sarkozy ne peut se décider si la scientologie est une secte ou non. En février 2008 « Emmanuelle Mignon, alors directrice de cabinet du président de la République, [...] s'était interrogée sur la pertinence de qualifier ce mouvement de "secte" »46
L'Église de scientologie chercherait à être reconnue comme une religion et effectue des demandes en ce sens dans de nombreux pays, avec des résultats divers. En Suède47, au Portugal48 et au Venezuela49, elle a été reconnue officiellement comme une religion.
Dans plusieurs pays, l'organisation a fait appel à la justice pour obtenir cette reconnaissance. En Espagne, en 2005 le ministère de la Justice avait refusé l'inscription de l'Église de Scientologie au registre des associations religieuses. En novembre 2007, après deux ans d'instruction, l'Audience Nationale, haute instance juridique espagnole, a obligé le ministère de la Justice à enregistrer l'Église sur le registre des associations religieuses, conférant à cette dernière les mêmes privilèges qu'aux catholiques.50,51
Suite à cette décision de l'Audience nationale, la justice espagnole a inscrit la scientologie au registre légal des religions le 19 décembre 2007. 52 La ville de Moscou refusant d'enregistrer l'Église comme association religieuse, la Cour européenne des droits de l'homme a considéré, à l'unanimité, qu'il s'agissait d'une violation de l'article 11 (liberté de réunion et d'association) de la Convention européenne des droits de l'homme combiné avec l'article 9 (liberté de pensée, de conscience et de religion) 53. D'après l'arrêt, « Les autorités n'ont pas agi de bonne foi et ont manqué à leur devoir de neutralité et d'impartialité envers la communauté religieuse représentée par l'Église requérante ».
L'organisation scientologue a également obtenu le droit de célébrer les mariages dans plusieurs pays ce qu'elle considère comme une reconnaissance officielle de ce qu'elle serait une religion à part entière54 notamment en Afrique du Sud55 en Australie, en Inde, en Italie56, au Mexique, en Nouvelle-Zélande, à Taïwan, en Tanzanie57 et au Zimbabwe57.
En Suisse, plusieurs tribunaux lui ont refusé l'appellation « religion » et l'ont désignée comme exclusivement commerciale58.
En Grande-Bretagne, les services fiscaux considèrent depuis 2000 l'Église de scientologie comme une organisation sans but lucratif et l'ont exemptée de TVA. Suite à cela, en 2006, un tribunal a tranché en faveur de l'Église face aux services fiscaux qui refusaient de rembourser la TVA versée de manière indue depuis 1977.59
La situation de la scientologie présente des caractéristiques assez similaires en France et en Belgique, où elle est régulièrement qualifiée de secte depuis les travaux parlementaires respectivement en 1995 et 1997, sans que ce terme ne renvoie à une définition légale précise; et où elle est également poursuivie en justice dans des procès pour escroquerie durant depuis une dizaine d'années. En France les différentes organisations de scientologie ont le statut d'association à but non lucratif, certaines se déclarent association cultuelle mais n'ont pas demandé à bénéficier des avantages attachés à ce statut 60 définis par la loi de 1905; de même elles sont constituées en associations sans but lucratif en Belgique.
En 1997, la Cour d'appel de Lyon a considéré que, pour juger des faits qualifiés d'escroqueries ou de complicités d'escroqueries, commis dans le cadre d'activités de scientologues, « il est vain [...] de s'interroger sur le point de savoir si l'Église de Scientologie constitue une secte ou une religion »61.
Suite à des perquisitions effectuées en 1999 dans le cadre d'un procès pour escroquerie, l'Église de Scientologie a fait appel en mars 2001 à l'intervention des Nations unies pour intervenir dans ce qu'elle considère comme une « campagne d'intimidation et de harcèlement » que les autorités belges lui feraient subir, en prenant pour cibles ses paroissiens belges et son bureau européen des Droits de l'Homme 62. Dans ce même procès, le parquet fédéral a annoncé en septembre 2007 le renvoi devant la justice de douze personnes physiques et de deux personnes morales : l'ASBL « Église de Scientologie de Belgique » et le « Bureau des droits de l'homme de l'Église de Scientologie » 63.
En Allemagne, considérée comme une secte en 1997, l'Église de Scientologie inquiète le gouvernement fédéral qui l'accuse de chercher à « exercer une influence totalitaire sur les institutions et la société 64 ». Elle fut déchue par le gouvernement fédéral de son statut de communauté religieuse et placée sous la surveillance de l'État, celui-ci jugeant que certaines activités de l'organisation de la Scientologie pouvaient porter atteinte à la démocratie et aux droits de l'homme. Considérée comme une entreprise commerciale, toute mesure fiscale en sa faveur furent interdites et elle fut assujettie au régime des entreprises commerciales 65.
En 1999, la Dianetic Stuttgart eV, sous-organisation de l'Église de Scientologie, est reconnue par la Cour administrative de Stuttgart comme une association à but idéaliste et non comme une entreprise commerciale66.
En janvier 2003, le Bureau fédéral des finances a accordé aux neuf églises de Scientologie une exonération sur l'argent donné pour soutenir l'Église de Scientologie internationale (l'église mère basée à Los Angeles 67). Ces exemptions fiscales partielles sont liées à sa reconnaissance d'utilité publique aux États-Unis. En effet, il existe un accord entre les deux pays qui permet d'éviter la double imposition 68. La Scientologie n'est pas, pour autant, reconnue comme religion en Allemagne où elle fait toujours l'objet de surveillance de la part des services de renseignement.
Le 11 novembre 2004, le Tribunal administratif de Cologne a rejeté un recours de la Scientologie demandant la fin de cette surveillance69. À ce sujet, le 24 mars 2004, 3 scientologues perdent un procès intenté contre l'Allemagne devant l'ONU 70.
Le 13 janvier 2007, l'ouverture d'une filiale de l'Église de Scientologie de 6 étages sur 4000 m² à Berlin suscite de vives réactions de la part du gouvernement et de la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel, concernant la politique du Sénat berlinois vis-à-vis des sectes. Le Land de Berlin est le seul des seize Länder à avoir refusé, depuis 2003, de surveiller les agissements de l'Église de Scientologie sur son territoire.
En 2008, la conférence des ministres de l'Intérieur de l'État et des Länder avait demandé à l'organisme chargé de la protection de la constitution une enquête sur la scientologie pour déterminer si elle représentait une menace à la constitution allemande71. Dans son rapport de 46 pages remis aux ministres de l'intérieur, les protecteurs de la constitution ont parlé d'une « image de la situation pleine de lacunes » véhiculée par les anti-scientologues. Ils mettent en garde contre une « perte de réputation pour les organismes gouvernementaux concernés » lors d'une procédure contre la scientologie, et concluent que les statuts ni les autres prises de position de la scientologie « ne permettent de conclure que l'association poursuit des buts répréhensibles »72.
L'Église de scientologie internationale est depuis 1981 l'organe de direction de la scientologie. Les Églises implantées dans les différents pays du monde sont rattachées à elle.
Le Centre de technologie religieuse (Religious Technology Center ou RTC) est présenté comme la structure ecclésiastique de la scientologie. Il a été créé en 1982 et est dirigé depuis 1987 par David Miscavige.
L'Office des affaires spéciales (Office of Special Affairs ou OSA) est le service de communication de la scientologie.
Il succède à l'Office du gardien, impliqué en 1979 dans le scandale de l'opération Blanche Neige, une tentative d'infiltration du gouvernement américain pour laquelle plusieurs scientologues furent condamnés à des peines de prison 73.
Selon les organisations de lutte contre les sectes 74, il serait le bureau officiel de la propagande scientologiste et constituerait même des fichiers.
Une des caractéristiques de l'église de scientologie est l'extrême diversification de ses activités : écoles de dessin, de musique75 ou de management, groupes de pression à but humanitaire.
Certains de ses détracteurs considèrent que l'Église de Scientologie fait feu de tout bois et change de statut en fonction des protections légales que cela lui offre : elle est une organisation commerciale lorsqu'elle peut attaquer pour violation de copyright ceux qui publient ses ouvrages confidentiels 78, elle est une religion dans les pays où la liberté de culte permet tout, elle devient technique de développement personnel lorsqu'il s'agit d'approcher les entreprises ou dans les pays qui se défendent contre les sectes. Elle déclare aussi être une Association ou Centre culturel de dianétique (en Argentine, Colombie et Espagne), un Collège Hubbard d'indépendance personnelle (en Écosse), un Centre culturel de dianétique ou d'Amérique latine (au Mexique), et un Institut de philosophie appliquée ou de technologie de dianétique (au Mexique)79.
Souvent, les noms choisis par l'organisation ressemblent aux noms d'autres organismes publics ou privés : pour les opposants à la Scientologie, ces noms sont destinés à faire passer les organismes scientologues pour des services officiels ou pour des organismes aux noms semblables et déjà connus du grand public, et ces activités sont soupçonnées de servir de tremplin pour le recrutement de nouveaux adeptes, qui s'engageraient dans une activité en ignorant les liens entre la Scientologie et ces organismes.
Dans une vidéo officielle, l'Église de Scientologie joue de ces ambigüités en présentant des personnes qui la soutiennent. Les légendes incrustées aux images mentionnent (sans jamais donner un nom) des fonctions vagues telles que « membre du cabinet du maire de Marseille » ou « Conseil des communautés européennes »80
Chaque centre ou Église de Scientologie, nommé en interne « org (-anisation) », met à la disposition de ses adhérents de nombreux services et ouvrages considérés comme des livres à caractère religieux selon les adeptes : cinq cent mille pages, trois mille conférences enregistrées, et une centaine de films, tous attribués au fondateur de la scientologie, Ron Hubbard. Les cours et ouvrages fournis constituent un ensemble de méthodes, censées permettre de devenir plus « apte », de méthodes pour faire survivre la Scientologie en tant que mouvement et de mythologie propre a la Scientologie (dont les textes sur Xenu qui coûteraient près de 50 000 euros[réf. nécessaire], et dont des versions sont diffusées sur Internet ou Usenet principalement par des détracteurs mais aussi par des défenseurs de la Scientologie).
Récemment, l'Église a entièrement réédité ses ouvrages car la grande majorité avait été altérée et rendue incompréhensible par les éditeurs (erreurs de transcription, de traduction, de ponctuation, pages mélangées, chapitres mélangés, paragraphes ajoutés/supprimés/mélangés, etc.). Le travail sur la réédition des ouvrages a été entamé en 2000 et a été annoncée mondialement le 14 juillet 2007 lors d'un event (fête ou littéralement événement) vidéo où les nouveaux livres ont été vendus pour la première fois. Un test aurait été effectué sur des scientologues qui ont lu les premiers les livres réédités. Le temps de lecture des livres s'est réduit de plusieurs jours en moyenne pour les anciens livres incompréhensibles considérés comme ardus par les scientologues eux-mêmes à quelques heures pour les livres récemment réédités et retraduits. Le prix des livres varie entre 12 et 30 euros.81
La critique la plus commune est que la scientologie ferait miroiter à ses adeptes la possibilité d'atteindre un état qu'ils n'atteindront jamais, se contentant d'une progression perpétuelle. Les adeptes, pour passer d'un grade à un autre, doivent suivre des stages et acheter des documents. À titre d'exemple pour un premier contact, une série de 15 CD (conférences d'une heure par CD) datant de 1956, enregistrée en pleine guerre froide, Le Congrès de Washington sur les radiations et la confrontation est vendue actuellement environ 200 euros. Nombre de témoignages montreraient la surprise, une fois passé un niveau, de s'entendre dire que ce n'était qu'une étape alors que ce devait enfin être l'état d'illumination attendu. Le coût financier de l'étape suivante serait bien plus élevé.
D'après une enquête du mensuel Capital de mai 200982, l'Eglise de scientologie incite aussi ses adeptes à acheter toute une série de produits et services à prix prohibitifs comme l'électromètre -qui n'est en fait qu'un ohmmètre- (3800 euros), le stage de purification (1464 euros) ou l'heure d'audition (jusqu'à 400 euros). Selon Gilles Tanguy, le journaliste de Capital qui s'y est inscrit pour les besoin de l'enquête, chaque Eglise de scientologie fait ses comptes le jeudi. Et "la paie des vendeurs dépend directement" du chiffre d'affaires qu'ils ont facturé aux adeptes. D'après un site antiscientologue, le coût financier imposé à une personne pour atteindre le niveau « OT8 », le plus élevé dispensé actuellement, pourrait être estimé grossièrement (2005) à 400 000 euros83.
La Scientologie préconise l'abstinence de drogues et médicaments psychiatriques, et l'aspirine est déconseillée avant d'être auditée. Cette attitude vis-à-vis de la médication correspond à une attitude plus large de rejet de certaines connaissances scientifiques conventionnelles, lesquelles sont remplacées par la doctrine scientologique.
La Scientologie rejette catégoriquement la psychiatrie et la considère comme étant une « industrie mortuaire ». Dans une exposition tenue à Jefferson City en janvier 2007, la Scientologie a accusé les psychiatres d'abuser sexuellement de leurs patients et d'être responsables de l'existence des attentats-suicide, dont ceux du 11 septembre 200184. La Scientologie affirme dénoncer depuis 1952 de nombreuses pratiques concernant le domaine de la santé mentale : lobotomie et électrochocs en particulier, mais aussi toutes les pratiques consistant à traiter des problèmes d'origine mentale simple avec des psychotropes ou des opérations chirurgicales au niveau du cerveau entraînant de graves troubles de comportement chez ceux qui les subissent. Ses adeptes arguent aussi que ces dénonciations continues auraient provoqué des réactions de défense de la part de groupes dont les intérêts étaient concernés.
Les idées de la Scientologie en la matière sont principalement diffusées par la Commission des citoyens pour les droits de l'homme (CCDH), qui serait à l'origine de propositions parlementaires relatives à la santé mentale85 ; ce qui explique que d'autres critiques de la psychiatrie tentent de se démarquer de la Scientologie86. L'Église de Scientologie dispose également, à Bruxelles, d'un Bureau européen des affaires publiques et des droits de l'homme. Le Collectif des médecins et des citoyens contre les traitements dégradants de la psychiatrie87 est rattaché à la Scientologie. Il s'agit d'une association non déclarée en préfecture de médecins scientologues. Les opposants à la Scientologie considèrent cela comme une guerre contre la psychiatrie et la psychologie de la part de la Scientologie. D'après eux, la Scientologie se positionne comme une concurrente de ces sciences, par le développement de compétences et de techniques d'analyse des pratiques de communication et de soin des problèmes mentaux des psychiatres. Ils l'accusent de mal plagier des techniques psychiatriques et d'utiliser des techniques dangereuses. Selon les scientologues, les psychologues et surtout les psychiatres cherchent à régler des problèmes mentaux en s'attaquant à la matière (médicaments qui entraînent des changements chimiques, opérations, etc.).
Les détracteurs sont appelés dans le jargon de la Scientologie les « suppressifs ». Quand un adepte a un problème, les scientologues suspectent la présence d'un suppressif dans ses relations, cherchent à savoir qui par l'audition, et en général préconisent de ne plus rencontrer cette personne. De nombreuses histoires de séparations entre mari et femme, parents et enfants, liées à la scientologie en témoignent. D'un autre coté, des observateurs indépendants soulignent la faiblesse des arguments de certains de ces détracteurs ; ainsi, Marco Frenschkowsky (universitaire allemand), quoique opposé lui-même à la scientologie, a écrit qu'il y avait peu de marchés plus lucratifs en Allemagne que d'être un ex-scientologue et d'attaquer la scientologie.88 D'après lui ces « apostats », après quelques semaines de scientologie et sans avoir presque rien lu de cette philosophie publient de longs exposés (pour le compte du « marché antisecte ») qui se ressemblent tous.
Il existe de nombreux opposants à la scientologie à travers le monde. Pour la francophonie, citons Roger Gonnet, ancien membre de la scientologie et créateur d'un site antiscientologue 89 où il lui reproche entre autres d'ériger la diffamation (propagande noire selon les termes de Ron Hubbard) en principe de défense, ainsi que l'existence d'une société secrète et d'un pouvoir centralisé dont la simple existence elle-même est à la limite de la légalité. Il signale des condamnations pour escroquerie comme dans le cas de contrats de travail d'une durée de 5 000 ans, qui peuvent s'apparenter à une forme d'esclavage ; les contrats ont parfois même une durée supérieure à un milliard d'années90. Il est régulièrement attaqué par l'Église de Scientologie à divers titres (diffamation sur des forums, absence de déclarations à la CNIL). L'église de Scientologie a déjà été condamnée à indemniser Roger Gonnet après avoir été déboutée91, et il a aussi été condamné à plusieurs reprises.92
Des journalistes ou des chercheurs étudiant la Scientologie se sont plaints d'être l'objet de harcèlement et de graves menaces : Paulette Cooper, auteur du premier livre critique connu sur le sujet, aurait été harcelée dans le but de la pousser au suicide , de la faire interner ou incarcérer dans le cadre d'une opération appelée Freakout93,94 ; Paul Ariès, auteur en 1999 de La Scientologie, une secte contre la république, affirme avoir reçu des menaces de mort95. D'après les détracteurs, une fois passé un certain nombre d'étapes on pourrait se retrouver dans l'administration centrale de la scientologie, autrefois située sur un bateau. Là, la scientologie entretiendrait une milice armée. Là aussi seraient centrés les organismes de police de la scientologie : espionnage, spécialistes de la diffamation. Ces organisations scientologiques auraient souvent recours aux cambriolages, aux vols de courrier96. On trouverait dans les textes d'Hubbard les ordres et la justification de tels actes.
En 2006, la série animée américaine South Park diffusée sur Comedy Central diffuse un épisode nommé Piégé dans le placard, qui parodie notamment les préceptes de l'église concernant Xenu, ainsi que l'utilisation de stars au profit de l'image de la secte (Tom Cruise et John Travolta). L'épisode rappelle également que L. Ron Hubbard était auteur de science-fiction. La fin se réfère au caractère procédurier de l'église, et tous ceux qui ont participé à l'épisode sont crédités John Smith et Jane Smith.
Début 2008, suite aux pressions et aux menaces de procès de l'organisation pour faire retirer de Youtube une vidéo montrant Tom Cruise en train de s'exprimer devant une assemblée de scientologues, un groupe d'internautes, sous le pseudonyme collectif « Anonymous », annonce déclarer la guerre à la scientologie97. Sous le nom de Projet Chanology, diverses attaques visant à perturber les sites Internet de l'organisation se sont succédé à partir du 14 janvier, en particulier des dénis de service, des google bombing98 et la publication sur Internet de milliers de documents et rapports internes récupérés via le réseau. Peu de temps après, ce petit groupe est devenu une force planétaire qui entend user de méthodes pacifiques et festives pour dénoncer les mensonges de la scientologie.
Une procédure a été ouverte en 1983 en France contre l'Église de Scientologie, et une autre en 1989 pour « escroquerie » et « exercice illégal de la médecine ». L'instruction de cette dernière affaire, confiée à la juge Marie-Paule Moracchini (désaisie le 18 octobre 2000), avait tant traîné que les faits ont été déclarés prescrits par la juge d'instruction parisienne Colette Bismuth-Sauron en juillet 2002, soit 13 ans plus tard. Cette décision a été qualifiée à l'époque de « nouvelle victoire » par l'Église de Scientologie.99 Au cours de cette instruction, un tome et demi de pièces du dossier avaient mystérieusement disparu en plein Palais de Justice de Paris.100
À la suite d'une nouvelle enquête commencée en 1998, deux structures proches de la Scientologie, l'Association spirituelle de l'église de scientologie et la librairie Scientologie espace liberté ont été renvoyées en correctionnelle le 8 septembre 2008 par un juge parisien pour « escroquerie en bande organisée »101,102. Le Parquet avait requis un non-lieu, estimant que « l'information n'a pas permis d'établir que les remises de fonds effectués par les plaignants aient procédé de démarches frauduleuses » et « qu'il ne peut être considéré que l'incitation à faire du sauna, prendre des vitamines et courir pour se "purifier" constitue un délit d'exercice illégal de la médecine ».103Ceci a été présenté par l'avocat des parties civiles comme une « attitude complaisante » laissant entrevoir des motivations politiques. L'ordonnance de renvoi de l'Église de scientologie en tant que personne morale devant le tribunal comporte les accusations suivantes : « multiples manipulations bancaires », « surfacturations de produits vendus par les scientologues », « dissimulation de ses gains », et retient la circonstance de bande organisée concernant les dirigeants français de la scientologie. L'ordonnance cite également des documents internes de la scientologie qui, selon elle, « ne laissent aucun doute sur la finalité commerciale de l'action scientologue, dénotant une véritable obsession pour le rendement financier »104. Le procès pour « escroquerie en bande organisée » se tient à Paris en mai 200946. Une condamnation pourrait rendre possible la dissolution du mouvement en France, en application de la loi About-Picard. Le jugement sera rendu le 27 octobre 2009.